Manque d’argent pour les monuments historiques
Tout d’abord, se pose la question de la sauvegarde des monuments historiques. Les passionnés de vieilles pierres assurent recenser des biens délaissés partout en France. Ils évoquent des chantiers de restauration à l’abandon, des bâtisses contraintes de fermer leurs portes au public pour des raisons de sécurité.
En cause selon eux ? Le manque de subventions accordées par l’Etat aux Directions Régionales des Affaires Culturelles. Selon les associations de défense du patrimoine, il faudrait 300 millions d’euros par an pour entretenir le patrimoine public délaissé. Or, les DRAC seraient endettées à hauteur de 600 millions d’euros, ce qui les priveraient de facto de moyens financiers pour aider à sauvegarder les demeures anciennes publiques et classées, en particulier les sites locaux et régionaux les moins connus.
Des lieux et monuments ultra-touristiques tels que le Château de Chambord ou le Mont Saint-Michel sont par essence des cibles d’investissement patrimonial prioritaires pour l’Etat ou les mécènes privés de renom. A l’inverse, les bâtiments et monuments publics français plus confidentiels, tels que la maison de Pierre Loti, musée municipal de Rochefort (Charente-Maritime), ou le Pont du Moulin, ancien Pont d’Ondres, édifice du XVIIe siècle enjambant le Verdon, doivent à l’inverse souvent s’en remettre à la générosité citoyenne, entre autres via le Loto du Patrimoine, pour bénéficier d’un second souffle.
L’immobilier public souffre dans son ensemble
Au-delà des monuments, se pose la question de L'immobilier public dans son ensemble. Sur ce terrain, là-encore, l’argent est le nerf de la guerre. Du nord au sud, d’ouest en est, aucune ville ne semble aujourd’hui épargnée par les maisons, appartements de fonction ou complexes immobiliers aux matériaux altérés, voire, totalement délaissés.
Une fois encore, c’est le manque de financement qui est pointé du doigt. Les régions, les départements et les municipalités, depuis la baisse sensible des dotations de l’Etat, doivent en effet procéder à des coupes budgétaires plus nettes que par le passé. Conséquence, faute de pouvoir assurer le coût d’un ravalement de façade, d’une réfection d’une toiture, ou de toute autre remise en état du bâti, elles sont de plus en plus nombreuses à mettre sur la touche certains de leurs trésors immobiliers.